Une fois n’est pas coutume, c’est un film mexicain que nous propose Netflix. « Pedro Páramo » s’inspire du chef-d’œuvre de Juan Rulfo, considéré comme l’un des romans les plus importants de l’histoire mexicaine et latino-américaine.  Réalisé par Rodrigo Prieto, cette adaptation qui ne s’éloigne pas du récit original, nous promet une plongée au cœur d’un univers surréaliste ou vivants et morts se confondent.

Le pitch

Cette histoire suit Juan Preciado qui, à la mort de sa mère, retourne dans son lointain village natal pour retrouver son père, Pedro Páramo. Il atterrit dans une ville fantôme où il rencontre de mystérieux personnages et découvre la quête effrénée de richesse et de pouvoir menée par son défunt père. Passé et présent s’entremêlent tandis que se dévoile la vérité sur Pedro Páramo et la recherche de son amour d’enfance. La frontière entre les morts et les vivants, le passé et le présent se brouille sans cesse dans cette histoire surréaliste de désir, d’espoir, de regret et de ressentiment.

Une vision artistique qui honore l’univers de Juan Rulfo 

Avec cette adaptation, le réalisateur Rodrigo Prieto s’attache à traduire visuellement l’essence du roman Pedro Páramo, en recréant ce monde où le surnaturel et le réel se côtoient sans jamais se heurter. Prieto, connu pour son expertise en photographie, exploite chaque plan pour capturer la beauté âpre des paysages mexicains, symboles d’une terre aride marquée par l’empreinte de son passé. Cette esthétique minutieuse rend hommage aux descriptions immersives de Rulfo et confère au film une dimension presque tactile, où la chaleur et la poussière deviennent palpables.

Un hommage au réalisme magique

Rodrigo Prieto conserve également le style propre au réalisme magique, un courant littéraire emblématique d’Amérique latine, en faisant apparaître les fantômes non pas comme des entités effrayantes, mais comme des âmes errantes, ancrées dans le quotidien du village. Ces fantômes incarnent les douleurs, les amours, et les regrets de leurs vies passées, et ils deviennent des témoins silencieux de l’histoire. Par cet usage subtil du surnaturel, le réalisateur nous plonge dans un univers entre rêve et réalité, où la frontière entre passé et présent disparaît, une approche qui fait écho au style narratif de Rulfo.

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Des thèmes universels et intemporels 

À travers cette interprétation visuelle et poétique, Prieto réussit à mettre en lumière les thèmes éternels explorés dans le roman de Rulfo. Au-delà de la quête de Juan Preciado pour retrouver son père, Pedro Páramo aborde des thèmes profonds comme le pouvoir destructeur de l’ambition, le poids des secrets familiaux et la fatalité qui semble écraser chaque habitant de Comala. Cette adaptation résonne ainsi comme un hommage à la culture et à l’histoire mexicaines, tout en abordant des sujets universels qui toucheront un public international.

Cette adaptation promet d’être une expérience cinématographique à la fois fidèle et audacieuse, capturant l’essence du roman tout en la transposant dans un langage visuel saisissant.

« Pedro Páramo » dès le 6 novembre sur Netflix.

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