La série Territory, dernière production originale de Netflix, pose une question simple : cette saga familiale dans l’Outback australien vaut-elle le détour ? Inspirée de Yellowstone et de l’univers des grandes fresques familiales comme Succession, cette mini-série en six épisodes nous plonge dans un monde rude et fascinant où s’affrontent les membres d’une puissante dynastie sur fond de rivalités et de luttes de pouvoir.

Une relecture australienne de Yellowstone

On pourrait croire que Territory ne fait que suivre les codes éprouvés du genre, avec ses conflits de succession et ses secrets familiaux. Pourtant, c’est dans le choix de son cadre et de son esthétique que la série trouve sa singularité : les Terres du Nord australiennes, sauvages et magnifiques, deviennent presque un personnage à part entière. Les prises de vue spectaculaires de ces étendues désertiques et montagneuses confèrent à la série une identité visuelle unique, sublimant chaque scène par des plans grandioses. La nature impose ici ses propres règles, et chaque décision prise par les personnages résonne avec cette immensité impitoyable.

Un casting solide et charismatique

Le casting de Territory renforce l’intérêt de la série. Anna Torv (à découvrir ici) et Robert Taylor, notamment, apportent une profondeur indéniable à leurs personnages. Torv, qui incarne Emily Lawson, navigue entre loyauté et ambitions personnelles, se heurtant aux préjugés familiaux et aux rancœurs. Taylor, en patriarche dur et inflexible, incarne parfaitement l’homme de la vieille école, plus attaché aux traditions et au contrôle qu’au bien-être de ses proches. À travers eux et les autres membres du clan Lawson (réhaussé par Sam Corlett de Vikings: Valhalla), Territory explore la complexité des relations familiales, mettant en scène des dilemmes moraux qui rendent chaque personnage imparfait mais attachant.

Un traitement sincère des tensions culturelles

Si Territory s’inspire de ses prédécesseurs américains, elle y ajoute une touche propre à l’Australie : l’intégration des cultures autochtones et la problématique des droits de territoire. Clarence Ryan, dans le rôle de Nolan Brannock, porte la voix des communautés autochtones, rappelant la complexité et la profondeur historique des questions foncières dans cette région. Bien que parfois effleurées, ces thématiques enrichissent l’intrigue en ajoutant une dimension éthique et sociale, offrant au spectateur un angle de vue différent sur le mythe de l’Outback.

Une série divertissante, malgré des ficelles bien visibles

Certes, Territory reste une série qui suit de près les conventions du drame familial, et certains rebondissements peuvent paraître prévisibles. Les spectateurs aguerris devineront peut-être l’issue de certaines intrigues, et les archétypes des personnages – le fils alcoolique, l’épouse dévouée mais ambitieuse, le patriarche intraitable – sont des classiques du genre. Cependant, loin de nuire à l’expérience, ces codes bien établis confèrent à la série un confort familier. La force de Territory réside dans sa capacité à capter l’attention, non pas en cherchant à surprendre constamment, mais en nous immergeant dans une atmosphère qui oscille entre le brutal et le majestueux, entre les querelles familiales et la grandeur des paysages australiens.

Notre verdict : un détour qui en vaut la peine

Alors, Territory mérite-t-elle d’être vue ? Absolument, surtout pour les amateurs de sagas familiales intenses et de décors naturels à couper le souffle. Si vous recherchez une série qui combine la beauté sauvage de l’Australie à une intrigue riche en rivalités et en enjeux de pouvoir, Territory saura vous séduire. Au-delà des comparaisons avec Yellowstone, elle impose sa propre voix et son propre rythme, rappelant que l’Outback, avec ses paysages inhospitaliers et son héritage culturel, peut être le théâtre d’histoires à la fois intimes et universelles.

A voir en intégralité sur Netflix.

A lire aussi:
Potion magique, rires et baston : Astérix & Obélix reprennent du service dans "Le Combat des Chefs" sur Netflix!

Dans la même catégorie