L’affaire Gisèle Pelicot, droguée et violée pendant des années par des dizaines d’hommes – dont son propre mari qui a tout organisé – a pris une dimension mondiale et a dominé l’actualité pendant des mois. Non seulement en raison de la gravité et de l’ampleur de l’affaire de viol et de ses détails révoltants, mais aussi en raison du courage de Gisèle Pelicot, qui a abordé le procès avec un esprit ouvert, se battant non seulement pour sa propre cause, mais aussi pour celle de nombreuses autres victimes de violences sexuelles.
Le documentaire captivant « L’affaire Pelicot » expose les faits choquants rapportés par des journalistes qui ont suivi l’affaire de près, des défenseurs des droits de la femme et d’autres experts.
« The Pelicot Rape Case » peut être vu sur HBO Max à partir du mercredi 26 février.
L’un des aspects inquiétants de l’affaire Pelicot est qu’elle a été découverte par hasard. Un agent de sécurité observateur a vu que Dominique Pelicot filmait secrètement des femmes sous leurs jupes. L’agent de sécurité a incité la dame à le signaler, ce qui a déclenché l’affaire. La police a trouvé de nombreuses photos pornographiques sur le téléphone de Dominique, ce qui a conduit à la découverte choquante que, pendant des années, il a drogué sa propre femme et l’a fait abuser dans son sommeil par des dizaines d’hommes. Plus de 70 hommes ont été recensés, Dominique Pelicot ayant également enregistré les horribles sévices subis.
Les journalistes racontent dans le documentaire comment Dominique a été pris pour cible. Il faisait semblant d’être un mari attentionné en cuisinant pour sa femme tous les soirs. Ce faisant, il parvenait à mélanger à son repas du Lorazepam, un sédatif qu’il s’était procuré sur ordonnance. Les agresseurs, qu’il recrutait par le biais d’un site de rencontre clandestin, recevait des directives spécifiques pour s’assurer que sa femme ne se réveille pas et ne s’aperçoive de rien par la suite. Ils devaient déjà se déshabiller en bas, ne pas mettre d’après-rasage et même se réchauffer les mains sur le radiateur au préalable.
Le documentaire s’entretient également avec l’un des agresseurs qui a lui-même affirmé ne pas être un violeur parce qu’il pensait que Gisèle Pelicot était consentante. Il s’agit d’un argument courant des accusés au tribunal, qui a suscité la colère au sein du public. Il est également incohérent avec les faits connus et cités dans le documentaire. Par exemple, Dominique Pelicot a posté ses demandes en ligne sur le chat avec pour pseudo « à son insu ». L’un des journalistes cite également un de ses messages dans lequel Dominique demande explicitement des hommes qui aiment le viol et veulent abuser de sa femme dans son sommeil.
Le fait que tant d’hommes – apparemment tout à fait normaux – soient jugés dans le cadre de cette affaire est inquiétant. Tout comme le fait que cette affaire aurait pu encore perdurer pendant des années sans que personne ne le sache. C’est aussi la raison pour laquelle la courageuse Gisèle Pelicot a choisi de se battre publiquement. Dans le documentaire, on entend ses mots puissants (repris par une voix d’acteur) : « Je veux que toutes les femmes victimes de viols puissent dire : Mme Pelicot l’a fait, donc nous aussi ! Courageuse, d’ailleurs, Gisèle ne veut même pas s’appeler ainsi. « Ce n’est pas du courage, c’est la volonté et la détermination de changer la société ». On ne le répétera jamais assez ».
« The Pelicot Rape Case » dès le 26 février sur HBO Max.