La docufiction Taxi Téhéran brosse le portrait de la société iranienne avec brio. Malgré les interdictions du gouvernement, Jafar Panahi réalise un là un nouveau film pour la liberté d’expression en Iran. À voir sur Sooner.

Taxi Téhéran est une docufiction iranienne, portrait de Téhéran, la capitale iranienne, filmé depuis un taxi. Il a été écrit, réalisé et produit en 2015 par Jafar Panahi, qui se fait passer pour un chauffeur du nom d’Aghayé Panahi et se retrouve au volant d’un taxi partagé à Téhéran, dans lequel il a installé une caméra. Cette caméra filme une succession d’archétypes iraniens variés qui prennent tous place à bord du taxi, les personnages étant plus ou moins conscients du stratagème orchestré par le cinéaste.

Hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, conservateurs ou progressistes, aussi bien vendeur de vidéos pirates que défenseur des droits de l’homme, tous se retrouvent tour à tour dans la voiture. Chaque personnage propose un portrait iranien spécifique et est également porteur d’un thème de société, tel que la peine de mort, la censure du gouvernement, les mœurs culturelles iranienne, ou encore la détention arbitraire.

Un film interdit

En 2011, le gouvernement iranien avait interdit à Jafar Panahi de quitter le territoire et de réaliser des films. Cela n’a pourtant pas arrêté le réalisateur. Taxi Téhéran succède ainsi aux docufictions Ceci n’est pas un film (2011) et Closed Curtain (2013), qui ont toutes clandestinement voyagé vers des festivals internationaux. Taxi Téhéran a notamment remporté l’Ours d’or de la Berlinale 2015.

Les personnages filmés dans le taxi sont des acteurs non professionnels qui, pour des raisons de sécurité, restent anonymes, à l’exception notoire de Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne spécialiste des droits de l’homme.

Dans la même catégorie