Alors que le film s’apprête à débarquer (le 15 décembre) en exclusivité sur Netflix, nous avons eu la chance de rencontrer Suzy Fagan Parr, réalisatrice et animatrice aux studios Aardman. Une cinéaste spécialisée en stop-motion qui a débuté sa carrière sur le premier film de Chicken Run, il y a 23 ans déjà. Plongée dans les coulisses de cette suite qui s’annonce captivante.

Entre 2000, date de sortie du premier film, et 2023, qu’est-ce qui a changé pour votre métier?

Suzy Fagan Parr : Beaucoup et peu de choses à la fois. D’une part, la technologie a énormément progressé. Nous pouvons filmer notre animation de manière plus fluide, et bénéficier de la 3D pour compléter nos décors, augmenter le nombre de personnages et proposer des paysages encore impressionnants. Mais d’autre part, l’animation elle-même a peu évolué. Nos méthodes traditionnelles de stop-motion restent les mêmes, si ce n’est que nous avons acquis beaucoup d’expérience.

Qu’est-ce qui vous a poussé vers la stop-motion? 

L’animation de marionnettes et la stop-motion m’ont conquis dès que j’ai découvert ces techniques. Enfant, je dessinais, mais je pense que le côté palpable de la stop-motion est ce que je préfère. Créer ces personnages et les animer dans des décors physiques et une expérience que j’apprécie énormément. C’est une technique qui vous absorbe, presque de la méditation. Mais parfois, ça peut aussi être un vrai cauchemar.

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Combien de marionettes avez-vous créé pour le film?

Je n’ai plus les chiffres exacts en tête, mais nous avions au moins seize Ginger, Rocky et Molly [les trois personnages principaux du film, nldr]. Et pendant le tournage, nous sommes montés jusqu’à 45 équipes en simultané, sur différents décors ou fonds verts. C’est là que les producteurs et les coordinateurs de production interviennent, pour structurer l’ensemble, c’est dantesque.

Quel est votre personnage favori?

Je me sens assez connectée avec Ginger. Elle est assez sérieuse et déterminée, ce qui permet d’amener de l’émotion dans notre animation. Mais Babs est celle qui a les meilleures punchlines. Une bonne partie de l’humour du film passe par elle, est c’est très amusant à porter à l’écran.

Comment voyez-vous la suite?

En tant qu’animatrice et réalisatrice, je suis ravie d’avoir pu mettre en scène cette histoire portée par des personnages féminins forts. On a besoin de plus de récits de ce genre, avec des femmes devant – et derrière – les animations. Cette expérience m’a beaucoup inspirée, j’ai maintenant hâte de pouvoir réaliser mon propre film, et j’espère que d’autres femmes travaillant dans la stop-motion seront inspirées par cette histoire et par la mienne. C’est en s’écoutant et en donnant la voix aux autres qu’on pourra arriver à plus d’égalité, dans ce secteur comme ailleurs.

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